Longtemps, Sarah Gysler n’a pensé qu’au voyage. Née le 23 août 1994 à Lausanne, elle est partie à l’aventure à 19 ans, seule et sans argent. Elle a fait de l’auto-stop vers la Mongolie, la Sibérie, puis du bateau stop pour rejoindre les Caraïbes. En 2017, pour raconter et partager son expérience, elle a créé un blog « l’aventurière fauchée ». Il a suscité de l’intérêt, en particulier celui d’un éditeur.
L’année suivante « Petite », un récit autobiographique, a été publié aux Editions des Equateurs. Il a été remarqué pour son énergie et son humour, s’est bien vendu et est désormais en poche.
Sachant que le cap du deuxième roman est toujours difficile à surmonter, surtout quand le premier n’est pas passé inaperçu, Sarah Gysler a pris son temps et « Emmenez-moi », toujours un récit lié à sa vie personnelle, est sorti à la fin de l’été 2025, aux Editions des Equateurs. L’énergie et l’humour sont toujours bien présents, mais, cette fois-ci, elle doit vivre un moment tragique.

Emmenez-moi

Quatre années après le décès de son père, Sarah Gysler signe son deuxième roman « Emmenez-moi ». C’est l’histoire de Claude, ce père aimant, ce qu’elle a « de plus cher », son « Magique », qui après vingt ans de souffrances décide d’en finir et rejoint l’association « Exit ». L’annonce est faite au retour de Sarah d’une expérience de navigatrice cauchemardesque. C’était « Avant ».
La stupéfaction passée, restait à gérer l’angoisse de la perte imminente, perte de son propre père, perte de l’ami toujours présent. Vivre dans les souvenirs et objets abandonnés : un travail de deuil par anticipation ! Ce père à forte personnalité continua, jusqu’au bord de la mort, à profiter avec amis et famille, comme avant, des plaisirs simples : raclettes, vin blanc et karaoké.
Un joli livre de deuil réconfortant, alliant autodérision et sincérité. Restera l’« Après », suite à un réel si envahissant. Se reconstruire, se déculpabiliser, casser sa solitude. « Tu es la plus bizarre mais la plus attachante des filles », c’est avec ces derniers mots prononcés que Sarah reprit le pouvoir sur la vie et par l’écriture lui rendit le plus beau des hommages.