Lionel Duroy de Suduiraut est né le 1^er octobre 1949 à Bizerte (Tunisie). Quatrième d’une famille de dix enfants, Lionel Duroy est issu d’une famille d’origine noble mais désargentée, et dysfonctionnelle. Sa jeunesse dans ce milieu l’a marqué et sera le terreau de plusieurs de ses livres (Priez pour nous, Le Chagrin). Lionel Duroy, après des études de philosophie à la Sorbonne mais aussi de commerce, est livreur, coursier, avant d’être journaliste à Libération et à L’Événement du jeudi.
Depuis la publication de son premier roman en 1990, il se consacre entièrement à l’écriture de romans souvent autobiographiques, une vingtaine à ce jour. Il parle de sa mère en des termes souvent sévères, des tensions au sein de la famille expulsée de son logement en 1955, des errances d’une fratrie.
Il s’est aussi intéressé au devenir des enfants de dirigeants totalitaires et par extension à la solitude (L’hiver des hommes, Echapper) ainsi qu’à la mémoire.
Par ailleurs, il a prêté sa plume à de nombreuses célébrités désireuses de publier leur biographie : Ingrid Bétancourt, Farah Pahlavi, Sylvie Vartan, Mireille Darc, Nana Mouskouri, Gérard Depardieu…

Un mal irréparable

Avec Un mal irréparable, Lionel Duroy continue d’explorer un espace qui le fascine : l’Est de l’Europe, monde des mémoires refusées, des secrets familiaux enfouis qui pourtant laissent des traces indélébiles. Le personnage central, Frédéric Riegerl, écrivain reconnu et avatar de l’auteur, décide à soixante-quatorze ans de découvrir ses origines roumaines, de faire face. Toute sa vie, ses parents ont gardé le silence ; ce vide est demeuré jusqu’à devenir encombrant, jusqu’au jour où le lieu de naissance : Czernowitz s’imposa comme une indispensable marque, un pivot. Pourtant c’est le Baragan, steppe désolée qui impose sa loi, qui fonde son histoire battue d’un vent glacial l’hiver et brûlée de soleil l’été. Le Baragan, lieu de déportation.
Le voile est levé par pans, c’est un choc. Le poids du mensonge, compréhensible pourtant, éclaire les blessures, les incomplétudes : difficultés à construire, difficultés à aimer avec la fuite comme seule échappatoire. On comprend mieux « L’homme qui tremble », « Disparaître » ou encore « L’hiver des hommes ». Ce « Mal nécessaire » est une pièce essentielle à ce qui est une œuvre en construction.